Les bases de
l’hydroponie passive

Les bases de l’hydroponie passive

Les bases de l’hydroponie passive 2560 2560 The Black Leaf

Vous vous posez des questions sur l’hydroponie passive ? Voici un article qui devrait vous intéresser !
Cela m’a demandé 6 mois de tests entre le moment où je me suis lancée dans l’hydroponie passive + Lechuza PON pour pouvoir vous faire un retour le plus complet possible. Je m’excuse donc par avance pour l’attente des personnes à qui j’annonce ce post depuis un certain temps 🙂 .
J’ai commencé à m’intéresser à l’hydroponie passive en voyant défiler des photos sur Instagram d’utilisateurs conquis, ventant les mérites de l’utilisation du Lechuza-PON combinés à des pots à réserve d’eau. C’est en glanant des informations à droite et à gauche que je me suis lancée, avec tout de même de nombreux doutes, qui ont fini par se dissiper avec la pratique. Mais ! Vous êtes au bon endroit car je vais essayer de rassembler le maximum d’informations possibles pour vous aider à démarrer. C’est donc une série de 3 articles que je vous propose : Les bases de l’hydroponie passive, Quels pots pour l’hydroponie passive ? et enfin L’hydroponie passive étape par étape. Dans le cas où il manquerait des informations, je vous invite à m’en faire part dans les commentaires tout en bas de cette page, ou en m’écrivant directement sur Instagram. Bonne lecture !

NOTE : Lechuza-PON ou LECA ?

C’est un choix personnel, je trouve que la plante est mieux maintenue dans du PON que dans les billes d’argiles (LECA). Vous pouvez tout à fait utiliser LECA pour l’hydroponie passive 🙂

Principes de l’hydroponie

L’hydroponie est un système de culture de plantes terrestres réalisé à base de solution nutritive, sans apport de sol. L’utilisation d’un support neutre ou inerte* permettra d’optimiser au mieux l’apport en eau, en nutriments mais aussi en oxygène destiné aux plantes.
Il existe 2 types de culture en hydroponie : hydroponie passive et hydroponie active. On différencie ces 2 types de culture en fonction du mode d’acheminement de l’eau et/ou de l’air.

Hydroponie active

Ce système requiert des pompes à eau ou d’air pour distribuer la solution nutritive par le biais de l’eau. Il permet de réguler de façon très précise l’irrigation, en fonction des besoins des plantes. La circulation de la solution nutritive dans un système actif permet d’augmenter la concentration en dioxygène et d’homogénéiser les nutriments. En général, on cultive les plantes avec ce système dans de la laine de roche ou des fibres de coco.

Hydroponie passive

Le type qui nous intéresse pour cet article est l’hydroponie passive. Le système est assez simple et ne requiert pas de pompe à eau ou d’air. La plante est placée dans un substrat inerte solide au dessus d’un réservoir de solution nutritive. Ces derniers sont absorbés par la plante par capillarité à l’aide de mèche ou au contact d’un paroi poreuse gorgée d’eau.
Ce système ne nécessite pas d’installation électrique et est peu encombrant. En revanche, la stagnation de l’eau présente un vrai désavantage contrairement à l’hydroponie active et pourrai s’avérer dangereux pour les plantes.

*NOTE : substrat inerte
Laine de roche, fibres de coco, billes d’argile (LECA) ainsi que les pierres minérales / volcaniques (pouzzolane, pumice, zéolithe) sont des substrats inertes stériles qui ne contiennent aucun élément nutritif. Ils obligent des apports nutritifs constants par le biais de l’eau.

Système hydroponie passive avec mèche

Qu’est ce que le LECHUZA-PON ?

Le LECHUZA-PON est un substrat neutre composé d’éléments d’origine minérale et volcanique : pouzzolane, pumice (pierre ponce) et zéolithe ainsi que d’engrais à libération lente (osomocote). Le mélange de ces 3 composants principaux assurent une stabilité de la plante dans le pot ainsi qu’une capillarité continue. Leur porosité ainsi que leur légèreté offre une aération optimale du système racinaire, favorisant son développement. Tout comme les billes d’argile, c’est un substrat idéal pour la culture en hydroponie passive et pourra être réutilisé de nombreuses années. Il est tout à fait possible de composer soi même son PON du moment que vous trouvez les 3 composants en petits calibres.

NOTE : inconvénient de l’osomocte dans le PON
– Il est présent en trop faible quantité pour alimenter votre plante sur du moyen à long terme.
– Il sera difficile de savoir à quel moment l’engrais ne sera plus actif et en particulier si vous réutilisez le PON plusieurs fois.

Lechuza-PON

Pourquoi passer à l’hydroponie passive ?

  • Plantes qui stagnent : J’avais depuis quelques années un Philodendron mamei qui peinait à pousser : système racinaire minuscule, des feuilles peu nombreuses et de petite taille. Le passage en PON à été une vrai révélation pour lui, aujourd’hui, on ne l’arrête plus !
  • Plantes dont les besoins en eau sont importants et que vous oubliez d’arroser (valable aussi avec un pot à réserve d’eau + substrat classique). Ça a été c’est mon cas pour un Monstera adansonii posé sur une étagère à 2 mètres de hauteur ;).
  • Si vous avez constaté que la dernière feuille de votre plante est plus petite que les précédentes. Cela peux également venir d’un manque de luminosité ou de nutriments, cependant les plantes tropicales ont des besoins en eau plus importants lors de la production de nouvelles feuilles. Avec l’hydroponie, la plante gère elle même ses besoins en eau en fonction de ses besoins.
  • Si vous en avez assez de mettre de la terre partout, l’hydroponie passive est un moyen de jardinier « proprement ».

Philodendron mamei en terreau le 10 juillet 2020

Philodendron mamei en PON + jardinière à réserve d’eau – le 30 janvier 2021

Les Inconvénients de l’hydroponie passive

Bien que ce mode de culture apporte un bon nombre de bénéfices à vos plantes, elle comprend aussi son lot d’inconvénients.

  • L’eau stagnante : c’est le souci majeur de l’hydro passive. Comme évoqué précédemment, il est indispensable de garder une eau saine et la solution nutritive doit être changée tous les 10 jours. Cela demande pas mal de manutention si vous avez de nombreuses plantes et peux vite devenir très contraignant.
  • Le manque d’oxygène : contrairement à l’hydroponie active, le système racinaire ne bénéficie pas d’apport en oxygène en dehors de celui qu’il puise dans l’eau. Il est donc important de changer l’eau régulièrement.
  • Régularité d’ajout d’engrais : Le substrat étant inerte, il est indispensable de fournir des nutriments en continu à vos plantes.
  • Le poids des pots : ce n’est pas la chose à laquelle on pense de prime abord, mais les systèmes à réserve d’eau pèsent leur poids. Attention de poser vos pots sur un meuble ou une étagère solide, sinon c’est la catastrophe assurée !
  • Risque de pourriture des racines : Il arrive que la plante ne supporte pas le transfert en PON, ou que l’eau du réservoir remonte trop haut dans le système racinaire. Dans ce cas, il faut retirer la plante du PON, rincer toutes les racines pour voir l’étendue des dégâts.
    Si toutes les racines ont disparu, il sera préférable de faire raciner la plante dans un autre environnement. Pour ma part j’utilise la mousse de sphaigne et avec laquelle j’ai de très bons résultats (système racinaire dense).

Quelles plantes pour ce sytème ?

De façon générale, on privilégiera des plantes hygrophiles (plantes dont les besoins en eau sont importants) – tout en sachant qu’il peux y avoir des exceptions. Cela va de la plante tropicale classique (Calathea / Ficus / Schefflera… ) aux plantes de berges dites « semi-aquatiques » (Colocasia, Xanthosoma…). Sachez qu’en hydroponie, les plantes terrestres vont produire des racines de type aquatique, plus denses et plus vigoureuses que les racines de terre. La transformation est très impressionnante !

NOTE : Liste des espèces converties en PON et avec lesquelles j’ai de bons résultats :
Philodendron, Anthurium, Colocasia, Alocasia, Crytosperma, Xanthosoma, Syngonium, Monstera, Caladium (en période végétative)

Cyrtosperma johnstonii en PON

Les pots adaptés à l’hydroponie passive

C’est clairement cette partie qui m’a demandé de nombreuses expérimentations et pour cause, il existe une multitude de systèmes ! Du pot à réserve d’eau prêt à l’emploi, aux installations faites maison, à vous de choisir selon votre budget, la morphologie de la plante ainsi que de vos préférences esthétiques.
>> Découvrez en détail tous mes systèmes à réserve d’eau

Philodendron gloriosum en PON + jardinière à réserve d’eau

PH et solution nutritive

On appelle solution nutritive le mélange eau + engrais. En hydroponie, le maintient du PH (potentiel hydrogène) à un niveau approprié est indispensable au bon développement de la plante. Les éléments nutritifs tels que les nitrates, phosphates ainsi que les oligo-éléments sont plus ou moins assimilables par les plantes en fonction du niveau d’acidité. Pour faire simple, si le PH de votre mélange eau + engrais est trop ou pas assez acide, les nutriments cités ci dessus ne profiterons pas à la plante, ce qui engendrera des carences.
Il est donc très important de mesurer le taux d’acidité de l’eau que vous utilisez avant et après l’ajout d’engrais. Le taux idéal se situe proche de la neutralité entre 5,5 et 6,5. Si la solution nutritive se situe en dessous ou au dessus de cette moyenne, il vous faudra utiliser un ajusteur de PH (PH – ou du PH +).

En pratique :
Mon eau du robinet se situe à 6,93. Le fabricant de l’engrais que j’utilise (Gold Leaf) recommande 0,5-1 ml / Litre d’eau.
Si j’ajoute la quantité minimum d’engrais recommandée, mon taux de PH descends à 5,96.
Si je monte le dosage à 1ml d’engrais / L, mon taux de PH descend à 5,39. Il est donc en dessous de la moyenne idéale comprise entre 5,5 et 6,5.
2 options s’offrent à moi :
– Soit je reste à 0,5 ml d’engrais par litre tout en sachant que mes plantes recevront une petite quantité de nutriments. Cette option peut être envisageable pour la période de repos hivernal. Je peux même augmenter la quantité à 0,6 ou 0,7 ml pour rester juste en dessous de la moyenne à 6,5.
– Soit je monte à 1ml d’engrais par litre d’eau, par exemple pour la période végétative (été) mais il me faudra augmenter mon taux de PH. Pour cela, je devrais utiliser un ajusteur de PH, et pour mon cas un PH +.

Testeur de PH

Durabilité de la solution nutritive

Lorsque j’ai débuté en hydroponie passive, j’avais du mal à comprendre certains points et notamment la durabilité de la solution nutritive, autrement dit : à quelle fréquence dois-je changer la solution nutritive de mes plantes ?
Le mélange peux être utilisé une dizaine de jours environ. Une fois ce délai passé, il faudra que vous vidiez votre réservoir pour le renouveler.

Engrais

L’engrais osomocote du PON

Comme évoqué en début de cet article, le Lechuza-PON contient des billes d’engrais osmocote. Pour ma part, je n’en tiens pas rigueur et fait comme s’il n’existait pas, tant il est présent en faible quantité. J’utilise essentiellement de l’engrais liquide.

Engrais liquide

Je citerais essentiellement les produits que j’utilise et sur lesquels j’ai un retour positif, mais il existe de nombreuses marques de qualité en terme d’engrais destinés à l’hydroponie passive.

Gold Leaf : NPK (9-5-16)
C’est celui que j’utilise le plus souvent. Je l’ai découvert sur Instagram et ai lu pas mal de publications avec de bons retours. C’est un engrais qui contient du calcium, contrairement à pas mal d’autres engrais, tout en un. Autrement dit, une seule bouteille pour fertiliser, ce qui offre un gain de temps non négligeable lors de l’étape de fertilisation. Une pipette est fournie avec les instructions à suivre, selon que vous cultiviez vos plantes en hydro ou en terre.

Plant food – Schultz : NPK (10-15-10)
Cet engrais est plus concentré que le Gold Leaf, vous noterez qu’il contient plus d’Azote. Je l’utilise donc plutôt en période végétative à partir du printemps à raison de 6 gouttes / litre d’eau.

NOTES : correspondances NPK
Azote (N) : Stimule la croissance et la photosynthèse
Phosphore (P) : Favorise en bon enracinement
Potassium (K) : Stimule l’action de l’Azote
Les chiffres 9-5-16 correspondent, dans l’ordre aux valeurs correspondantes des composants. Ici, l’engrais sera riche en potassium.

Mesure de l’Électroconductivité : EC

C’est ce point que je ne prends pas en compte pour l’instant, mais qui est aussi important à comprendre pour l’hydroponie en général. L’électroconductivité correspond à la teneur en sels nutritifs de la solution (eau + engrais). L’EC donne une estimation de la richesse en sels nutritifs présents sous forme d’ions dans la solution nutritive. Elle se mesure à l’aide d’un testeur EC.
Vous pourrez vous passer de cette mesure pour débuter, mais elle vous permettra d’ajuster au plus près les nutriments en fonction des besoins de la plante car elle permet de suivre la consommation d’eau et de sels nutritifs.
Si l’EC augmente durant la culture, c’est tout d’abord lié à l’évaporation naturelle de l’eau. Ce phénomène est accentué lorsque les besoins en eau sont plus importants. Ainsi, la concentration en engrais peux être revue à la baisse.
En revanche, si l’EC baisse, c’est le signe d’un consommation d’ions nutritifs. Il faudra alors compenser avec de l’ajout d’engrais.

Écologie

Les composants du PON sont des matériaux 100% naturels n’ayant pas d’impact sur l’environnement. L’utilisation de ce substrat n’est pas spécialement un choix écologique étant donné que ses composants sont extraits dans des carrières et cela forcément un impact sur l’environnement. Sachez tout de même que la tourbe présente dans de nombreuses compositions de terreau l’est encore moins étant donné qu’il s’agit de ressources non renouvelables.

  • Durabilité : Le Lechuza-PON (tout comme les billes d’argiles) sont réutilisables de nombreuses fois. Il faudra simplement que vous le rinciez (à l’aide d’une passoire, par exemple) pour supprimer les déchets organiques de la précédente plante : feuilles mortes, racines…) ainsi que les résidus de sels minéraux
  • Engrais : L’osmocote présent dans le PON est un engrais chimique. Le plus écologique serait de le composer soi même et d’utiliser un engrais liquide spécial hydroponie biologique.

C’est tout pour les bases ! J’espère que cette introduction à l’hydroponie passive vous sera utile et poursuivre sur le sujet, je vous invite à vous rendre sur les 2 prochains articles : Quels pots pour l’hydroponie passive ? et L’hydroponie passive, étape par étape. N’hésitez pas à me poser vos questions en commentaire de cet article !

6 commentaires
  • Salut, j’étais moi même en train d’expérimenter de nouvelles façons de cultiver certaines de mes plantes qui semblent être plus gourmandes en eau, et ta suite d’articles est une vraie mine d’or d’informations, merci de partager ton travail, tes expériences, vraiment merci merci merci!

  • Bonjour merci pour cet article très utile j utilise le pon depuis peu autant les anthurium calathea syngoniums j ai pas eu de souci pour leur transfert autant pour les philo c’est une catastrophe le Verrucosum et le El choco red des que j ai bien nettoyé les racines se sont mis en pks de suite et et meurent en fait c’est des que j enlevé le terreau et lave les racines ne supportent pas leur transplantation
    Que faire ? Sinon je gère mieux l arrosage avec le pon les plantes sont superbes et plus de pbm de moucherons

    • Bonjour, avec plaisir 😉
      Pour les philo essayez d’avoir un super système racinaire en faisant raciner en sphaigne et en les laissant bien tremper dans l’eau le jour ou vous passez en pon pour que tout se décolle bien.
      Enusuite, peut être laisser juste le minimum d’eau dans le réservoir du pot afin qu’elles ne soient pas trop immergées dans un premier temps.

  • Salut.
    Est-ce que je peux passer mon thaï constellation qui est en terreau actuellement au lechuza pon?
    Comment procéder stp?
    Par avance merci.

    • Bonjour, oui c’est possible, il faut le déterrer délicatement et le faire tremper dans un seau d’eau pour que les excédents de substrat se décollent. Nettoyer soigneusement le système racinaire et le rempoter en PON. Utiliser un pot à reserve d’eau en veillant à ne pas trop le remplir dans les premiers temps. Commencer les apports d’engrais liquide pas avant un mois après le rempotage. 🙂